FRANCE, Lynx d'Europe
Le lynx boréal en France est un animal protégé et l'un des plus gros prédateurs du pays. Le lynx boréal commence à recoloniser la France, provoquant des tensions avec les deux principaux opposants à son retour : les éleveurs de petits ruminants et les chasseurs.




Au XVème siècle, le lynx boréal était partout en France, en plaine comme en montagne. Puis le déboisement, la diminution des populations de ses proies et la chasse l’ont cantonné dans les massifs montagneux.
Au milieu du XVIIème siècle, le lynx disparaît des Vosges. A la fin du XIXème siècle, il s’éteint du Jura et du Massif Central. Le félin résiste un peu plus longtemps dans les Alpes (un lynx tué en 1928 dans le Queyras). Dans les Pyrénées, la dernière capture authentifiée date de 1917 (Pyrénées-Orientales).

Le retour du lynx
Depuis les années 1970, le lynx est de retour dans les massifs montagneux de l’est de la France. S’il a été réintroduit dans les Vosges, le félin est revenu naturellement dans le Jura et les Alpes françaises. La réintroduction du lynx dans les Vosges débute en 1983. En 10 ans, 21 lynx, provenant en grande partie des Carpates slovaques, ont été relâchés dans les Vosges du Sud. Seuls une dizaine de lynx ont pu participer réellement à la constitution d’une population car les autres sont morts rapidement ou ont disparu (www.ferus.org)

Réseaux Lynx
L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a été missionné par le Ministère de l'Ecologie pour organiser le suivi de l'évolution de la répartition de la population française de lynx. Ce suivi, à l'échelle nationale, vise à renseigner l'Etat sur le statut global de conservation de l'espèce en France.
Pour ce faire, un réseau de correspondants - le Réseau Lynx - a été créé en 1989 dont le but principal est de collecter de manière standardisée le plus d'indices possibles liés à la présence de l'espèce. Les correspondants sont principalement des agents de différentes administratiosn (ONCFS, ONF, Parcs et réserves), mais également des chasseurs, des naturalistes, des accompagnateurs en montagne, des agriculteurs, des gendarmes ou des particuliers. La formation des correspondants est assurée par l'ONCFS qui apprend aux stagiaires : la biologie et l'écologie du lynx, son statut juridique et la reconnaissance des 7 critères d'identification (reste de proie sauvage, reste de proie domestique, empreinte, cadavre de lynx, excrément, poil et observation visuelle).

Le travail concret des correspondants du Réseau sera de collecter directement des indices de présence, ainsi que de vérifier les témoignages de personnes tiers affirmant avoir vu un lynx ou un de ses indices.
Les données recueillies sont ensuite transmises au DDAF (opérateurs logistiques du réseau) et l'ONCFS. Les scientifiques de l'ONCFS chargés du suivi du lynx analysent ensuite ces données selon une méthode standardisée (accréditations : "confirmée", "probable", "douteuse", "non confirmée" ou "non vérifiable"). Seules les données confirmées et probables sont validées par le Réseau et permettent d'établir un bilan de la présence du lynx pour chaque période de 3 ans.

Le Réseau Lynx s'étend aujourd'hui sur 18 départements des trois massifs montagneux de l'est de la France où l'espèce est présente :
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7 départements du massif vosgien (Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Territoire-de-Belfort et Haute-Saône).
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3 départements du massif jurassien (Doubs, Jura, Ain).
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8 départements du massif alpin (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Var et Alpes-Maritimes).